Pour le mois de mai, le nombre de demandeurs d’emploi est… incertain. Une nouveauté (ou presque, un bug de SFR avait déjà affecté les chiffres d’août 2013), due à une baisse inexpliquée ce mois-ci, suivie de deux relances par SMS au lieu d'une habituellement. Un épisode qui a provoqué successivement sorties en masse et entrées en cascade. Le gouvernement, du coup, est obligé d’afficher une hausse du nombre de demandeurs d’emploi deux fois supérieure, selon lui, à la réalité.

Officiellement, en effet, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A (sans aucune activité) a augmenté de 16 200 personnes, en progression de 0,5% sur un mois et de 5% sur un an. Soit un nombre total de demandeurs d’emploi de 3 552 200 (3 811 200 avec les DOM). Signe qu’il y a effectivement un petit souci, avec les catégories B et C (activité réduite) la hausse est vertigineuse (+69 600 inscrits), pour un total d’inscrits de 5 414 200 personnes (5 717 900 avec les DOM).

 

Le chômage en mai 2015Le chômage en mai 2015

 

Or sans ce «bug», selon l’exécutif, la hausse aurait été deux fois moins importante. «La statistique mensuelle des demandeurs d’emploi […] a été affectée ce mois-ci par un événement inhabituel : la forte baisse inexpliquée du nombre des demandeurs d’emploi actualisés suivie, après relances multiples, d’une hausse d’une ampleur exceptionnelle, explique ainsi le ministère dans un communiqué. Il en a résulté une chute des sorties de Pôle Emploi pour défauts d’actualisation qui rend [les données] non comparables aux mois précédents et donc non interprétables». Et d’expliquer, un peu amer, que «si les comportements d’actualisation des demandeurs d’emploi avaient été identiques à ceux habituellement observés, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A aurait augmenté de 7 000 à 10 000». Et avec les catégories B et C, la hausse n’aurait été "que" de 32 000 à 42 000. Une évolution qui «aurait ainsi reflété la tendance mieux orientée de l’économie et l’amélioration progressive de l’emploi». «On s’attendait même à une baisse ce moi-ci, ou au pire à une stabilisation», confie, dépité, un proche du ministre du Travail, François Rebsamen.

http://www.liberation.fr/economie/2015/06/24/chomage-des-chiffres-sans-queue-ni-tete_1336339