Pour Elles Janvier 2018
2018 : année combative et féministe !
La politique menée depuis l’arrivée au pouvoir d’E. Macron et de son gouvernement est
loin d’être progressiste, et ce ne sont pas les mesures à venir sur la protection sociale, la
retraite ou le chômage qui vont inverser la donne.
La loi de finances 2018 fait la part belle aux plus riches par la diminution de leurs impôts,
tandis que l’augmentation des prélèvements sociaux obligatoires ou la baisse de certaines
prestations sociales vont faire perdre cette année en moyenne 337 euros aux
10 % les plus pauvres de la population.
Notamment parce que les femmes sont celles qui occupent majoritairement les emplois
les moins qualifiés et subissent les temps partiels imposés, sont plus souvent que les
hommes à la tête d’une famille monoparentale, touchent des retraites faibles du fait de
périodes d’inactivité et de salaires toujours très inférieurs à ceux des hommes, elles sont
plus nombreuses que les hommes à vivre en dessous du seuil de 50 % du niveau de vie
médian. Les femmes seront particulièrement touchées par cette baisse de revenus.
Les impôts finançant les services publics, leur baisse induira une réduction du nombre
d’agent-es de la Fonction publique : 120 000 suppressions annoncées sur le quinquennat,
1600 dans la Fonction publique d’État en 2018. Et comme on ne fait pas mieux, ni
même aussi bien, avec moins, c’est à une dégradation de la qualité des services publics
et de leurs conditions d’accès auxquelles il faut s’attendre. Là encore, les femmes vont
payer un lourd tribut : les femmes se retrouvent en 1e ligne pour pallier les insuffisances
des services publics essen-tiels comme la santé ou l'éducation. Le travail dit de « care »,
lié en général au soin des autres et donc à ces services, repose avant tout sur leurs
épaules. Conséquences : des jour-nées de travail qui s'allongent, l'absence de temps à
soi, de repos et en dehors de la maison, la marginalisation au sein du marché du travail,
un état de santé mis à mal, le ren-forcement des inégalités économiques de genre en
défaveur des femmes…
La lutte contre les discriminations et injustices ne peut être combattue sans une éducation
publique de qualité, sans transports publics adaptés ou sans un système de santé
performant. C’est aussi pour tout cela que la FSU et ses syndicats comptent mener la
mobilisation de défense et de promotion des services publics et de la Fonction publique.
Dans un autre registre, 2018 s’ouvre sur des reculs tout aussi préoccupants. Les derniers
mois de 2017 ont permis la libération de la parole de milliers de femmes victimes
de harcèlement et/ou de violences sexuelles. Nombreuses et nombreux sont les militant-
es féministes qui s’en sont félicité-es. La publication début janvier dans le journal Le
Monde d’une tribune signée par 100 femmes revendiquant pour les hommes le « droit
d’importuner » nécessaire, selon elles, à la « liberté sexuelle », est de ce point de vue au
moins un recul et une imposture. En situant le débat sur le registre moral et non politique
les signataires tentent de discréditer celles et ceux qui déchiffrent ces violences comme
l’expression et le moyen d’un système de domination. Elles se font les défenseur-es de
l’ordre établi… Cela permet de prendre la mesure du chemin qu’il nous reste à parcourir
pour qu’une réelle égalité de tou-tes les individu-es s’impose à tout le monde…
Le stage femmes de la FSU mais aussi les journées intersyndicales femmes de mars,
sont des moments importants d’échanges, de construction de repères, d’argumentaires,
qui aident les militant-es à inscrire leur activité dans la lutte pour cette égalité des droits.
Nous vous invitons à y participer plus nombreuses et nombreux.
Enfin, la journée internationale de lutte pour les droits des femmes du 8 mars doit nous
permettre dans le cadre unitaire le plus large possible de continuer à démontrer que
l'égalité entre les femmes et les hommes est une question de justice sociale et de démocratie.
C’est un levier pour gagner l’émancipation de toutes et tous.
Retrouvez l'intégralité du "Pour Elles" de janvier 2018 ici :