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Déclaration intersyndicale au CSEC : La suppression de 500 postes à France Travail est inacceptable !

déclaration intersyndcale au CSEC contre la suppression de 500 postes à FT

 

déclaration intersyndicale au CSEC contre la suppression de 500 postes à FT

 

 


10/10/2024
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Communiqué de presse : Budget 2025 - Non à la suppression de postes à FT !

NON à la suppression de postes à FT


10/10/2024
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Dernier relevé de décision dans les Hauts de France

mouvement 2024-18

 

mouvement 2024-18

Cliquez sur Mouvement 2024 - 18 pour accéder au relevé de décision


10/10/2024
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Campagne de promotion 2024 - 2025 : La FSU Emploi vous informe !

Campagne de promotion 2024 -2025

 

Campagne de promotion 2024 -2025

 

 


01/10/2024
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Mobilisons-nous ! Nous sommes toutes et tous concernés.


01/10/2024
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NAO 2024 : La FSU Emploi HdF vous informe !

NAO 2024 (2)

 

NAO 2024 

 

 


01/10/2024
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28 septembre, journée internationale du droit à l'avortement

Droitavortement

 

 

 


27/09/2024
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Ponts 2025

Pont 2025 (1)

 

 

 

 


26/09/2024
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Au Nevada, c'est l'IA qui va calculer les allocations chômages !

IA nevada

L'IA de Google traitera les procédures d'appel en matière de chômage dans le Nevada et décidera du sort des personnes.

Si tout se passe comme prévu, le Nevada deviendra bientôt la première administration à utiliser un système d'IA générative pour traiter les transcriptions des audiences d'appel et émettre une recommandation concernant la décision. Toutefois, il convient également de tenir compte du fait que la décision finale (et l'obligation de rendre compte) restera entre les mains de l'homme.

Lorsqu'il s'agit de décider du sort d'une entreprise ou d'un individu dans certaines matières, une très grande quantité de documents est impliquée. Jusqu'à présent, les humains ont dû parcourir des centaines, voire des milliers de pages avant de prendre une décision. Aujourd'hui, il semble que le Nevada ne soit plus qu'à quelques mois de la mise en œuvre d'un système qui analyserait les transcriptions des audiences d'appel en matière de chômage et suggérerait la meilleure décision aux humains qui doivent rendre le verdict final (et en rendre compte).

D'après les autorités du Nevada, le futur système alimenté par l'IA, qui est conçu par Google, réduira le temps nécessaire à un arbitre pour rédiger une décision de quelques heures à seulement cinq minutes, selon le cas. Pour l'instant, l'élément humain reste essentiel. L'outil d'IA analysera tous les documents qu'un arbitre humain aurait analysés, puis conclura le processus par une recommandation d'approbation, de refus ou de modification de la demande de chômage en question. Ensuite, le responsable humain n'aura plus qu'à signer la décision ou à réviser le document et à l'envoyer au ministère de l'emploi, de la formation et de la réadaptation (DETR) pour un examen plus approfondi.

Le directeur du DETR, Christopher Sewell, affirme que "nous pouvons rendre les décisions plus rapidement afin d'aider le demandeur", tout en assurant qu'aucune décision ne sera prise exclusivement par l'IA. Toutefois, les choses pourraient changer à long terme, car l'emprise de l'IA sur la société humaine pourrait commencer à se resserrer.

D'ici à la fin de l'année 2025, ce système sera probablement pleinement opérationnel et pourrait également être pris en compte par d'autres États.

Source  : https://www.notebookcheck.biz/L-IA-de-Google-traitera-les-procedures-d-appel-en-matiere-de-chomage-dans-le-Nevada-et-decidera-du-sort-des-personnes.886898.0.html


19/09/2024
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Formation des psychologues du travail : La FSU Emploi interpelle la DG en CSEC !

Copie de Tract Psychologues du Travail

 

Tract Psychologues du Travail

 

 


19/09/2024
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Entretien Michaël Zemmour : « La protection sociale n’est pas responsable du déficit »

Jusqu’au bout, le discours du gouvernement, aujourd’hui démissionnaire, aura maintenu son cap. Auditionné par la commission des Finances de l’Assemblée le 9 septembre, avant de quitter Bercy, Bruno Le Maire persiste et signe : la future équipe de Michel Barnier devra maintenir la politique de l’offre et continuer les coupes dans les dépenses. Après tout, « les comptes publics dérapent » !

Sauf que ce récit est faux, explique l’économiste Michaël Zemmour. Alors que le budget doit être discuté prochainement – ce devrait déjà être le cas si Emmanuel Macron avait nommé quelqu’un à Matignon plus rapidement –, le spécialiste de la protection sociale repose les bases : non, il n’y a pas de dérapage incontrôlé, le gouvernement démissionnaire a choisi de diminuer les recettes. Et face à l’austérité, une alternative est possible.

Selon les dernières estimations, le déficit pourrait atteindre 5,6 % cette année et 6,2 % l’an prochain. Les comptes publics dérapent-ils vraiment ?

 

Michaël Zemmour : Il est toujours possible de regarder les chiffres et les indicateurs des dépenses, dispositif par dispositif, de pointer une augmentation par-ci ou une baisse par-là. Mais globalement, il n’y a pas de dérapage incontrôlé. Contrairement à ce qu’a dit Bruno Le Maire [lors de son audition à l’Assemblée, le 9 septembre, NDLR], les dépenses de protection sociale ne sont pas responsables du déficit.

Entre 2017 et 2023, ce dernier s’est dégradé de 2,1 points de produit intérieur brut (PIB). Or, les recettes de prélèvements obligatoires ont baissé d’à peu près autant sur la même période. C’est en partie dû à des baisses de taux de prélèvement, en partie à des recettes plus faibles qu’attendu en raison de la conjoncture. Les prestations sociales et autres transferts ont, eux, diminué de 0,7 point de PIB, ce qui a contribué à réduire le déficit public.

« Ce qui est à l’origine du creusement du déficit, c’est la franche diminution des recettes fiscales depuis 2017 »

Certes, il y a des besoins dynamiques, du fait par exemple du vieillissement de la population. Mais ce qui est à l’origine du creusement du déficit à des niveaux préoccupants, c’est la franche diminution des recettes fiscales depuis 2017.

En effet, la stratégie de Bruno Le Maire a consisté à baisser les prélèvements obligatoires – ce qui vide les caisses – tout en espérant, en retour, de la croissance – ce qui est censé les remplir – et à compléter cette politique par une baisse des dépenses publiques afin d’atteindre l’équilibre.

Malheureusement, le résultat espéré n’est pas là : la baisse des recettes a bien creusé le déficit, mais la croissance attendue n’est pas au rendez-vous pour la compenser. Et la mauvaise santé de l’économie contribue de surcroît à limiter les recettes fiscales : une activité qui tourne au ralenti, c’est moins d’impôts sur les sociétés qui entrent dans les caisses, moins de cotisations sociales assises sur les salaires…

Par ailleurs, le gouvernement a été moins loin dans la baisse des dépenses publiques que ce qu’il avait annoncé pour rassurer Bruxelles et heureusement ! Mais résultat, le déficit augmente.

Pour Bruno Le Maire, cela justifierait de nouvelles coupes dans les dépenses…

M. Z. : De manière générale, ce gouvernement démissionnaire nous offre une caricature de la politique des caisses vides. C’est-à-dire qu’il prive les comptes publics de ressources, et ce de différentes manières – qu’il s’agisse de baisses de prélèvements obligatoires ou de niches telles que la « prime Macron » [la prime de partage de la valeur, NDLR]. Pourtant, on sait que les besoins sociaux sont dynamiques.

Le gouvernement crée ainsi les conditions d’apparition d’un déficit, et ensuite il dramatise pour pousser un agenda de réformes, connues depuis le départ, qui visent à baisser les dépenses publiques.

« Le gouvernement semble voir la politique sociale comme une source d’économies »

Annoncer de nouvelles coupes, c’est juste la poursuite d’une présentation malhonnête des données du problème. Mais que l’on parle de retraites ou d’assurance chômage, le gouvernement semble voir la politique sociale comme une source d’économies, un bouton sur lequel on peut appuyer pour faire du redressement des finances publiques.

Le déficit est préoccupant, et on ne peut pas le balayer d’un revers de main, d’autant qu’il n’a pas l’air de se résorber tout seul. Mais c’est le résultat d’une politique qui n’a pas marché. Bruno Le Maire voudrait pourtant qu’on aille encore plus loin, vers une austérité dure.

Autour de lui, on reconnaît qu’il va falloir augmenter les prélèvements obligatoires. Le risque, si on les augmente et qu’on baisse les dépenses, est de mettre l’économie à l’arrêt alors qu’elle ne va déjà pas très bien.

Après la publication de la revue des dépenses faite par l’Inspection générale des finances (IGF) et l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), plusieurs dispositifs tels que les politiques de l’emploi (CEJ, emplois francs), les aides pour l’apprentissage ou encore les affections longue durée (ALD) semblent menacés. Le crédit d’impôt recherche (CIR) pourrait aussi être raboté. Est-ce inquiétant ?

M. Z. : Le point qui ne paraît pas absurde concerne l’apprentissage. On peut en effet regretter de ne pas y avoir réfléchi avant. C’est l’exemple typique de politiques de l’offre volontaristes et désordonnées qui ne comptent pas les milliards. Sans doute qu’il y a des gains à faire et qu’on dépense trop, compte tenu des effets d’aubaine [comme nous l’expliquions dans cet article, NDLR.]

Le crédit d’impôt recherche constitue également une piste d’économies. Mais pour le reste des politiques sociales évoquées, c’est très préoccupant.

Une façon assez rapide, « efficace », mais terriblement brutale de faire des économies en dépenses serait de geler les prestations sociales. Est-ce une piste explorée par le nouveau gouvernement ? J’espère que non, car cela reviendrait à taxer les classes moyennes et populaires, plutôt que de taxer les riches. Encore une fois, il y a de quoi s’inquiéter.

Quelle pourrait être l’alternative pour le budget ?

M. Z. : Ce serait d’augmenter de manière un peu plus importante les prélèvements obligatoires, en ciblant les points stratégiques : les grands patrimoines et les superprofits, par exemple. Tout ou partie de ces ressources serait utilisé pour mener une politique de relance de l’activité. C’est une stratégie complètement différente de celle affichée par le gouvernement démissionnaire.

« Le déficit est un problème, mais on a également des besoins d’investissement dans les services publics et dans la transition écologique »

Aujourd’hui, le déficit est un problème, mais on a également des besoins d’investissement dans les services publics et dans la transition écologique. Et l’économie tourne au ralenti. La stratégie du gouvernement risque de soigner en partie le volet déficit, mais d’aggraver les deux autres, comme l’explique Eric Heyer [dans nos colonnes, NDLR.]

En parlant d’alternative, le Nouveau Front populaire (NFP) proposait lors des législatives d’abroger la réforme des retraites. Mais depuis, la droite a répété que cela provoquerait la banqueroute, et lors de sa première prise de parole, le nouveau Premier ministre Michel Barnier a évoqué de possibles aménagements de la réforme mais pas d’abrogation. Revenir à un âge légal de départ à 62 ans, c’est totalement exclu ?

M. Z. : Il est, à mon avis, toujours possible d’abroger la réforme des retraites sans dégrader le déficit. Cela nécessiterait de mobiliser un financement supplémentaire.

Il serait d’ailleurs intéressant d’ouvrir plus largement le débat sur les grands équilibres du système de retraite pour réduire le déficit à moyen terme du système, au-delà de la simple abrogation.

Je ne crois pas que des « aménagements à la marge » répondent aux attentes des salariés. Sur le fond, la réforme a déjà été loin dans les aménagements, avec les carrières longues notamment, mais la rupture qui a eu lieu avec les assurés et les partenaires sociaux s’est faite sur le cœur du projet : l’âge de 64 ans. La question de l’âge n’est pas juste qu’une question symbolique, la réforme a été particulièrement dure.

Qui plus est, les aménagements évoqués, sur les carrières longues par exemple, ne sont pas les bons outils. C’est ce qu’a montré Patrick Aubert, économiste à l’Institut des politiques publiques (IPP) : certaines personnes sont éligibles à ce dispositif, alors que ce ne sont pas celles qui éprouvent le plus de difficultés au travail. A l’inverse, des individus devraient pouvoir partir, et ils ne sont pas du tout éligibles.

Une faible croissance ne met-elle pas en danger le financement du système des retraites ?

M. Z. : Une croissance plus faible déséquilibre effectivement un peu les comptes. Mais si, à l’avenir, il y a moins de croissance que prévu, un réglage est possible via les leviers que l’on connaît : la durée et les montants des cotisations, ainsi que l’âge légal. Le système actuel n’est pas trop mal calibré pour effectuer ces réglages.

En même temps, une croissance moins importante que prévu « résout » un autre problème : moins il y a de croissance, moins il y a de décalage entre les niveaux de vie. Dans trente ans, selon les prévisions, le niveau de vie des retraités aura décroché par rapport à celui des actifs, [comme nous l’expliquions dans cet article, NDLR.] S’il n’y a pas de croissance, ce problème est un peu moins présent.

« Imaginer un avenir avec une croissance faible pose des questions sur la dynamique des salaires, l’organisation de la société, le rapport aux investissements et aux profits »

Plus largement, imaginer un avenir avec une croissance faible pose beaucoup d’autres questions sur la dynamique des salaires, l’organisation de la société, le rapport aux investissements et aux profits. Jusqu’en 2008, les ménages misaient sur un accroissement de leurs revenus dans le futur, une sécurité qui se réalisait plus ou moins. Ils pouvaient se dire que dix ou quinze ans plus tard, ils auraient un niveau de vie supérieur, et c’était le cas.

Si la croissance ralentit, on ne pourra pas forcément avoir ces mêmes perspectives. Dans ce cadre, garantir le bon fonctionnement d’institutions aussi essentielles que le système de santé, les retraites, la dépendance, l’éducation est d’autant plus crucial. Cela justifie d’y consacrer relativement plus de moyens.

Cette question, de la « sobriété » en quelque sorte, ne semble pas vraiment faire partie de la stratégie du gouvernement démissionnaire, lui qui a poussé l’âge légal de départ en retraite à 64 ans…

M. Z. : La stratégie est en effet davantage de dire : « on va répondre à la baisse des gains de productivité par de l’intensité ». Autrement dit, puisque les gens sont moins productifs, on va les faire travailler plus longtemps.

C’est une fuite en avant productiviste et un peu désespérée. Productiviste, parce que c’est quand même le dernier sursaut pour aller chercher une croissance qu’on n’arrive pas à trouver par ailleurs.

Et désespérée, parce que c’est un fusil à un coup. Quand vous avez des gains de productivité de 1,5 % qui se réalisent tous les ans, ils sont une source de croissance. A l’inverse, si vous cherchez à générer de la croissance en augmentant la population active, cela ne marche qu’une fois (le temps de l’augmentation du nombre d’actifs), puis la croissance retombe. On ne va pas repousser la retraite jusqu’à 75 ans. Cela est représentatif de la politique désespérée menée depuis quelques années par le gouvernement sur l’emploi.

Certains économistes ou encore le Comité de suivi des retraites évoquent l’option d’allonger la durée de cotisation ou même d’augmenter les cotisations plutôt que de jouer sur l’âge légal de départ. Qu’en pensez-vous ?

M. Z. Allonger la durée de cotisation est une fausse bonne idée. Quarante-trois ans, c’est déjà beaucoup. Et cet instrument n’a pas toutes les vertus qu’on lui prête. Je m’explique : pour défendre cette mesure, on met souvent en avant les cadres qui commencent à travailler plus tard, ce qui les fait de toute façon partir tardivement en retraite. Beaucoup doivent déjà atteindre l’âge d’annulation de la décote qui est fixé à 67 ans pour avoir une pension à taux plein. Et on entend souvent que c’est un levier qui pénalise moins celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt.

En moyenne, cela est un peu vrai ; dans le détail, ça ne l’est pas du tout. La durée de cotisation a également pour effet d’amplifier les effets de décote sur toutes les personnes peu qualifiées, qui ont des petites pensions. Donc, passer au-delà de quarante-trois ans ne serait pas un bon outil pour limiter les inégalités.

Le point intéressant concernant l’augmentation des cotisations est que cela a toujours été une ligne rouge à ne pas franchir pour le précédent gouvernement. Mettre sur la table des sources de financement qui remettaient en cause la nécessité même de la réforme était tabou. Désormais, on commence à se dire que dans une population qui vieillit fortement, ce n’est pas anormal d’ajuster. Quand le risque augmente, il faudrait ajuster, en partie au moins, le financement du risque. Cela ne veut pas dire qu’on ferait tout avec cet outil, mais cela mérite d’y réfléchir.

Candidat à la primaire des républicains en 2017, Michel Barnier s’était exprimé en faveur d’une retraite à 65 ans. L’option pourrait-elle être portée par le futur gouvernement ?

M. Z. La dernière réforme [qui a passé l’âge légal de départ en retraite de 62 à 64 ans, NDLR.], n’est déjà pas bien passée ! Il est important de rappeler qu’à chaque fois, on parle « d’âge minimal de départ autorisé », c’est-à-dire que l’on interdit aux personnes de partir avant 64 ans.

« Lorsqu’on fixe d’autorité l’âge minimal de la retraite à 64 ans, on invisibilise une masse considérable de salariés qui ne peuvent pas travailler jusqu’à cet âge »

Mais même si on remet cet âge minimal à 62 ans, rien n’empêche les salariés qui le peuvent de continuer au-delà. D’ailleurs, le système les y incite. A l’inverse, lorsqu’on fixe d’autorité l’âge minimal de la retraite à 64 ans, on invisibilise une masse considérable de salariés qui ne peuvent pas travailler jusqu’à cet âge pour des raisons de santé ou parce que les entreprises ne les gardent pas.

Dans les secteurs du nettoyage ou du ramassage des ordures, par exemple, la loi prévoit que les gens doivent rester jusqu’à 64 ans, mais on sait que ce n’est pas possible. A chaque fois qu’on décale le point d’arrivée, on crée une double peine pour des professions qu’on sait difficiles, qu’on a dites essentielles et qui vont être pénalisées parce qu’elles ne pourront pas remplir le contrat.


19/09/2024
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France Travail : une réforme qui soulève des inquiétudes et amplifie la précarité

précaire

 

La transformation de Pôle emploi en France Travail suscite de nombreuses interrogations quant à ses conséquences sur les conditions de travail des agents et l’accompagnement des demandeurs d’emploi. Le gouvernement avait présenté cette réforme comme une avancée majeure pour lutter contre le chômage. Mais une étude intitulé « Santé mentale et expérience subjective du chômage » menée par trois chercheurs Antoine Duarte, Stéphane Le Lay et Fabien Lemozy nous montre les dégâts psychologiques qu’entraine une telle orientation. Leur analyse révèle des enjeux complexes et particulièrement problématiques.

Une réorganisation d’ampleur aux contours flous

Rappelons d’abord que la loi « plein emploi », a été adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale en octobre 2023. Elle accompagne la transformation de Pôle Emploi en une nouvelle entité « France Travail ». Le projet vise à regrouper différents acteurs de l’insertion et de l’emploi (missions locales, Cap emploi, etc.) afin de proposer un guichet unique aux demandeurs d’emploi.

Cependant, les modalités précises de cette réorganisation sont restées floues à quelques mois de sa mise en œuvre. Le manque de visibilité a plus qu’inquiété les syndicats et les agents de Pôle emploi. Ils anticipent une dégradation possible de leurs conditions de travail. En effet, cette transformation s’accompagne d’objectifs ambitieux en termes de réduction du chômage, sans que les moyens humains et financiers ne suivent.

« On nous demande toujours plus avec toujours moins de moyens »

Le gouvernement « démissionnaire » a affiché sa volonté d’atteindre le plein emploi d’ici 2027, avec un taux de chômage ramené à 5%. Le futur gouvernement s’inscrit dans cette même logique. Il est demandé à France Travail d’intensifier l’accompagnement des demandeurs d’emploi, notamment ceux qui sont les plus éloignés du marché des offres.

Concrètement, cela se traduit par des objectifs chiffrés : il est prévu de doubler les contrôles de recherche d’emploi, d’augmenter du nombre d’entretiens par conseiller, de réduire les délais de prise en charge, etc. Ces objectifs quantitatifs vont accroître considérablement la pression sur les agents, au détriment de la qualité de l’accompagnement. Cette course aux chiffres ne peut se faire qu’au détriment de l’humain et d’un accompagnement personnalisé.

Une précarisation accrue des agents

La création de France Travail s’accompagne d’une refonte des statuts et des contrats de travail. C’est bien évidemment une source d’inquiétudes pour les salariés. En effet, le projet prévoit le recours accru aux contrats courts et à l’intérim pour faire face aux pics d’activité. .

Cette flexibilisation de l’emploi risque d’accentuer cette précarité déjà existante au sein de Pôle emploi. Actuellement, près d’un quart des effectifs sont en CDD ou en contrat aidé. Avec France Travail, cette proportion pourrait encore augmenter.

On peut légitimement craindre une ubérisation des métiers de l’accompagnement vers l’emploi. Avec des contrats toujours plus courts et conditionnés à des budget et des résultats, comment assurer un suivi de qualité des demandeurs d’emploi dans la durée ? La question est devenue insoluble.

Par ailleurs, la fusion des différentes structures risque de se traduire par des suppressions de postes, notamment dans les fonctions support. Les syndicats redoutent un plan social déguisé, alors même que la charge de travail de chacun ne cesse d’augmenter.

Des demandeurs d’emploi sous pression

Les agents de France Travail voient leurs conditions de travail se dégrader. Ils sont de plus en plus outillés via des systèmes informatiques qui les collent devant leurs écrans. Mais le discours des encadrements se veut rassurent avec l’usage d’éléments de langage. Cette pression et cette façon de présenter le travail impacte l’accompagnement des demandeurs d’emploi . Plusieurs évolutions sont à questionner :

  • Le doublement annoncé des contrôles de recherche d’emploi fait craindre une approche plus coercitive, au détriment d’un accompagnement bienveillant. Le risque est de stigmatiser davantage les chômeurs, en les soupçonnant systématiquement de fraude ou de manque de motivation. Cette logique de contrôles systématisés oublie que la grande majorité des demandeurs d’emploi cherchent activement du travail. Ce n’est pas en les harcelant de contrôles qu’on va créer des emplois.
  • Une standardisation de l’accompagnement est en train de se mettre en place :  en toute logique, avec des objectifs chiffrés toujours plus ambitieux, les conseillers vont de manquer de temps pour un suivi véritablement personnalisé. Le plus grand nombre se verra  proposer des solutions pensées en dehors d’eux, peu adaptées aux besoins spécifiques de chaque demandeur d’emploi.

 

On pousse les conseillers à placer les gens coûte que coûte, même si l’emploi ne correspond pas à leur projet ou leurs compétences. C’est contre-productif car cela aboutit souvent à des abandons ou des fins de période d’essai. Mais cela entrera dans les statistiques mensuelles moulinées par le système informatique de l’institution. Cette façon de travailler et la pression qui l’accompagne crée de la souffrance au travail car fondamentalement les agents du service public de l’emploi qui sont confrontés aux détresses humaines connaissent les limites d’uune telle démarche. Certains agent ont baissé les bras, d’autres (notamment les directeurs d’agence) ont intégré les éléments de langage. Certains sont mêmes enthousiastes et enfin il y a ceux qui résitent à bas bruit.

Une dématérialisation accrue

La création de France Travail s’accompagne d’une volonté de développer encore plus les services en ligne. Le mouvement était déjà massif du temps de Pôle Emploi, mais les algorithmes étaient moins sophistiqués. Il s’agit aujourd’hui de faire appel à l’intelligence artificielle. Si cela peut faciliter certaines démarches, le risque est aussi d’éloigner encore davantage les publics les plus fragiles, peu à l’aise avec le numérique.

On en arrive à oublier que 13 millions de Français sont en difficulté avec le numérique. Sans accompagnement humain adapté, beaucoup risquent de renoncer à leurs droits. Les services sociaux vont être sollicités pour tenter d’éviter ce risque de désaffection.

La politique du chiffre instaurée par l’institution génère un sentiment de « pression productiviste » chez les agents, notamment ceux chargés du contrôle des demandeurs d’emploi. Cette approche quantitative s’accompagne d’une procéduralisation croissante du travail, avec des outils informatiques souvent considérés comme peu adaptés par les conseillers. Ces évolutions creusent la distance avec les chômeurs et complexifient le travail des agents.

Des moyens insuffisants face à l’ampleur des besoins

Si le gouvernement affiche des objectifs ambitieux en termes de retour à l’emploi, les moyens alloués à France Travail apparaissent très insuffisants pour y parvenir. Le budget 2024 prévoyait une hausse limitée des effectifs (+850 équivalents temps plein), loin des besoins estimés par les syndicats. dans les fait il est mathématiquement impossible de répondre à la demande sans augmenter de façon importante les portefeuilles des agents.

Cette inadéquation entre les objectifs et les moyens risque d’accentuer les inégalités territoriales. Les zones rurales ou les quartiers prioritaires, qui concentrent souvent les publics les plus en difficulté, pourraient être les premières victimes du manque de ressources.

Une réforme qui ne s’attaque pas aux causes profondes du chômage

Au-delà des modalités de mise en œuvre, c’est la philosophie même de la réforme qui pose question. En se focalisant sur l’accompagnement et le contrôle des demandeurs d’emploi, France Travail ne s’attaque pas aux causes structurelles du chômage et à l’inadéquation entre l’offre et la demande. On fait comme si le problème venait uniquement des chômeurs, alors que c’est avant tout un problème macroéconomique. Sans politique de relance et de création d’emplois, on ne fera que déplacer le problème en maltraitant les demandeurs d’emploi. Dans un contexte de ralentissement économique et de mutations technologiques, le marché du travail peine à absorber l’ensemble de la main-d’œuvre disponible.

Il y a aussi un autre problème : Les métiers déconsidérés précaires et mal payés ne trouvent pas preneurs. De nombreux secteurs peinent à recruter, non par manque de candidats, mais en raison de conditions de travail et de rémunération peu attractives.

Ceux qui nécessite une formation importante non plus. Par exemple, nous manquons de médecins hospitaliers et généralistesalors qu’il faut plusieurs années d’étude avec une sélection impitoyable pour pouvoir exercer. D’autres métiers sont dans une situation similaire. Intensifier l’accompagnement des demandeurs d’emploi ne résoudra pas ces difficultés .

Conséquence, on pousse les gens à accepter n’importe quel emploi, même précaire ou mal payé. C’est une vision court-termiste qui ne résout pas le problème de fond. Il est mis en avant  «une politique du chiffre», selon les chercheurs. Et celle-ci «prend des aspects bien plus cyniques quand elle sert la volonté de contrôler les demandeurs d’emploi, dont la motivation à les faire sortir des taux du chômage est à peine masquée», signalent-ils. Ces propos issus du rapport repris par la DARES n’ont pas été appréciés par la direction de France Travail qui rejette ces arguments.

Vers une précarisation généralisée ?

La création de France Travail s’inscrit dans une tendance plus large de flexibilisation du marché du travail. Après la réforme de l’assurance chômage qui a durci les conditions d’indemnisation, cette nouvelle étape risque d’accentuer la pression sur les demandeurs d’emploi pour qu’ils acceptent rapidement un poste, quelles qu’en soient les conditions.

Cette logique du « tout-emploi » fait craindre une précarisation accrue, tant pour les salariés que pour les chômeurs. Le développement des contrats courts, de l’intérim ou des temps partiels subis pourrait devenir la norme, au détriment d’emplois stables et correctement rémunérés. Cette façon d’agir va avoir pour conséquence de créer une armée de travailleurs pauvres. Cette vision risque d’aggraver les inégalités et la pauvreté, plutôt que de les résorber.

Cette évolution interroge plus largement sur le modèle de société que l’on souhaite construire. La course effrénée au plein emploi ne devraitt pas se faire au détriment de la qualité de vie et du bien-être des travailleurs. Mais de cela nos dirigeants n’en n’ont que faire. C’est même un sujet qui ne peut être abordé actuellement sans risque de se voir taxer d’idéologue de la paresse.

Quelles alternatives pour une politique de l’emploi plus juste ?

Face aux limites et aux risques de la réforme France Travail, plusieurs pistes alternatives peuvent être avancées  :

  • Renforcer véritablement les moyens humains et financiers. Plutôt que de multiplier les objectifs chiffrés, il conviendrait d’augmenter significativement les effectifs de conseillers pour permettre un accompagnement réellement personnalisé. Cela passe par des recrutements massifs en CDI, et non par le recours à des contrats précaires. Avec un portefeuille de 70 demandeurs d’emploi par conseiller au lieu de 200 actuellement, les agents de France Travail pourraient déployer un travail de qualité.
  • Miser sur la formation plutôt que sur le contrôle. Au lieu de renforcer les sanctions, l’accent devrait être mis sur la montée en compétences des demandeurs d’emploi. Cela implique de développer massivement l’offre de formation, en l’adaptant aux besoins du marché du travail et aux aspirations des personnes. (au fait qui les écoute ?). La formation est un investissement, pas un coût. C’est le meilleur moyen de sécuriser les parcours professionnels sur le long terme.
  • Impliquer davantage les entreprises. Les employeurs devraient être davantage mis à contribution dans l’effort de réinsertion professionnelle. Cela peut passer par des incitations à embaucher les chômeurs de longue durée, ou par un renforcement des obligations de formation. En effet, on ne peut pas faire reposer tout l’effort sur les demandeurs d’emploi. Les entreprises doivent prendre leur part de responsabilité.
  • Expérimenter et valoriser de nouvelles formes d’emploi :  Face aux mutations du marché du travail, de nouvelles pistes pourraient être explorées : développement de l’économie sociale et solidaire, expérimentation d’un revenu universel, réduction du temps de travail, etc. Toutes ces propositions sont fortement marquées politiquement. Il est clair que le gouvernement actuel ne veut pas en entendre parler.
  • Repenser la place du travail dans la société. Plus fondamentalement, c’est notre rapport au travail qui mériterait d’être questionné. Dans une société où l’automatisation progresse, faut-il continuer à faire du travail salarié l’alpha et l’oméga de l’intégration sociale ?

 

Pour une réforme au service de l’humain

La création de France Travail soulève de nombreuses inquiétudes légitimes quant à ses conséquences sur les conditions de travail des agents et l’accompagnement des demandeurs d’emploi. Si l’objectif de lutter contre le chômage est louable, les modalités choisies vont se traduire par une accentuatioin de la précarisation et un accroissement des inégalités.

Une véritable politique de l’emploi ne peut se résumer à une course aux chiffres et à un renforcement des contrôles. Cette vision est partielle et partiale. Il s’agit avant tout se mettre au service de l’humain, en donnant les moyens d’un accompagnement de qualité tout en s’attaquant aux causes profondes du chômage. Les agents du service public de l’emploi savent bien de quoi je parle.

Cela implique de repenser en profondeur notre modèle économique et social, pour construire une société plus inclusive où chacun puisse trouver sa place. Le travail ne doit pas être une fin en soi, mais un moyen d’épanouissement et d’émancipation.

Dans cette optique, la réforme France Travail gagnerait à être profondément remaniée, en concertation avec l’ensemble des acteurs concernés : agents, demandeurs d’emploi, partenaires sociaux, associations, etc. C’est à cette condition qu’elle pourra véritablement contribuer à réduire le chômage tout en préservant la dignité et les droits de chacun.

Le défi est de taille, mais il en va de la cohésion de notre société. Plutôt que d’opposer emploi et protection sociale, efforçons-nous de construire un modèle qui concilie réalité économique et justice sociale. C’est tout l’enjeu des débats qui devraient se poursuivre dans les mois à venir autour de cette réforme majeure.

Source : https://dubasque.org/france-travail-une-reforme-qui-souleve-des-inquietudes-et-amplifie-la-precarite/


19/09/2024
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Préavis de grève du 1er Octobre


19/09/2024
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Alternative économique : La vision par Chat GPT des avantages et inconvénients de l'utilisation de l'IA par France Travail !

La FSU France Travail Hauts-de-France publie une contribution au sujet qui anime/inquiète de nombreux salariés de l'institution, l'utilisation généralisée de l'intelligence artificielle (voir La demande d'expertise des organisations syndicales de France Travail se fonde sur l'usage de l'Intelligence Artificielle et ses conséquences sur l'emploi)

Ils ont posé à Chat GPT la question suivante "Quels sont les inconvénients de l’utilisation de l’IA par France Travail et les missions qu’elle va prendre en charge ?"

La réponse :

L'utilisation de l'IA par France Travail, le successeur de Pôle emploi, suscite des discussions sur ses avantages et inconvénients. Voici un aperçu des missions que l'IA pourrait prendre en charge ainsi que les inconvénients potentiels associés.

Missions de l'IA chez France Travail :

  1. **Profilage des demandeurs d'emploi** : L'IA pourrait être utilisée pour analyser les profils des demandeurs d'emploi, afin de mieux les orienter vers des offres d'emploi adaptées à leurs compétences et expériences.
  2. **Automatisation des tâches administratives** : Cela inclut la gestion des dossiers, le suivi des candidatures, et l'organisation des entretiens, libérant ainsi les conseillers pour se concentrer sur l'accompagnement personnalisé.
  3. **Prédiction des besoins en formation** : L'IA pourrait identifier les compétences en demande sur le marché et suggérer des formations aux demandeurs d'emploi pour augmenter leur employabilité.
  4. **Suivi personnalisé** : En utilisant des algorithmes pour analyser les comportements et les besoins des utilisateurs, l'IA pourrait personnaliser le suivi et proposer des parcours de retour à l'emploi plus adaptés.

Inconvénients potentiels de l'utilisation de l'IA :

  1. **Biais et discrimination** : Les algorithmes d'IA peuvent reproduire ou amplifier des biais présents dans les données d'apprentissage, conduisant à des discriminations involontaires dans le traitement des candidatures ou l'accès aux ressources.
  2. **Perte d’interaction humaine** : L'automatisation excessive pourrait réduire les interactions humaines entre les demandeurs d'emploi et les conseillers, ce qui peut être crucial pour certaines personnes dans leur parcours de réinsertion.
  3. **Manque de transparence** : Les décisions prises par l'IA peuvent être perçues comme opaques, avec des demandeurs d'emploi ne comprenant pas pourquoi ils sont orientés vers certaines offres ou formations.
  4. **Sécurité des données** : L'utilisation accrue de l'IA implique une collecte massive de données personnelles, ce qui pose des défis en matière de protection de la vie privée et de cybersécurité.
  5. **Déshumanisation du service** : Les utilisateurs pourraient ressentir une dépersonnalisation du service si les interactions sont majoritairement automatisées, ce qui pourrait nuire à l'expérience utilisateur et à la qualité du soutien perçu.

En résumé, l'utilisation de l'IA chez France Travail pourrait améliorer l'efficacité du service et personnaliser l'accompagnement, mais elle doit être soigneusement encadrée pour éviter les inconvénients liés aux biais, à la transparence et à la protection des données

Source : https://blogs.alternatives-economiques.fr/abherve/2024/09/12/la-vision-par-chat-gpt-des-avantages-et-inconvenients-de-l-utilisation-de-l-ia-par-france-travail


19/09/2024
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Matignon recrute à France Travail !!!

aef bazin

 


19/09/2024
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