Fausses annonces d'emploi... mais vraies arnaques

Fausses annonces d'emploi... mais vraies arnaques

 

 

Malgré les efforts de Pôle emploi, des offres bidon visant à soutirer de l'argent aux chômeurs sont publiées sur son site. Un phénomène qui appelle à la plus grande vigilance.

Faire les poches des chômeurs serait-il en train de devenir un sport national ? Des centaines, peut-être des milliers de demandeurs d’emploi — aucun chiffre officiel ne permet de mesurer exactement le phénomène — sont tombés dans les pièges tendus par de faux employeurs mal intentionnés. De vrais escrocs n’hésitant pas à tirer profit de la pression à retrouver un emploi et de la précarité que subissent bon nombre de chômeurs pour leur soutirer quelques centaines d’euros, voire plus !

 

Certes, de telles escroqueries existaient aussi au temps des annonces d’emploi en version papier. Mais les méthodes deviennent de plus en plus sophistiquées et Internet a « démultiplié le phénomène », reconnaît Catherine Roux, responsable de la lutte contre ces annonces frauduleuses chez Pôle emploi. Car aucun site Internet n’est à l’abri des annonces frauduleuses qui y sont postées, pas même celui de Pôle emploi, qui reste le premier site d’offres d’emploi grâce aux 86 partenaires avec lesquels il a signé une convention. Et malgré la vigilance des services de Jean Bassères (le patron de Pôle emploi), certaines passent malheureusement à travers les mailles du filet.

 

Le phénomène a d’ailleurs pu être facilité par la mise en place récente de nouveaux services sur le Web. En mai 2016, Pôle emploi a en effet fait évoluer son site afin de faciliter la recherche de candidats pour les entreprises. Celles-ci peuvent désormais avoir l’accès direct aux CV et aux adresses mail des candidats. Si les demandeurs d’emploi l’acceptent, les employeurs peuvent même avoir accès à leur numéro de téléphone. Le but étant de « favoriser de nouvelles embauches ». Mais avec un sombre revers de médaille : le risque de faciliter le travail des arnaqueurs…

 

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En un an, 4 700 fausses annonces débusquées

 

« C’est un vrai problème et un vrai drame. Mais cela reste marginal, même si c’est inacceptable humainement », se défend Pôle emploi, souvent pointé du doigt. Chaque jour, entre 500 000 à 600 000 nouvelles offres sont ainsi publiées sur le site de l’opérateur public, épluchées par des millions de demandeurs d’emploi. Pour les escrocs, le marché de « pigeons » est potentiellement énorme : 27 millions de visites par mois, dont 12 millions consacrées à la recherche d’un travail. « Les fausses offres sont de plus en plus trompeuses. Elles sont parfois très bien mises en page et rédigées. Avant on les débusquait grâce aux fautes d’orthographe, il y en a moins aujourd’hui, ce qui rend la chasse plus difficile pour les repérer », poursuit Catherine Roux, qui pilote les conseillers et informaticiens traquant les fausses annonces.

 

En un an, suite aux contrôles de Pôle emploi, 4 700 offres bidon ont été débusquées et 8 000 comptes de fausses entreprises fermés sur le site. Des algorithmes chargés de pister informatiquement les offres suspectes sont modifiés au gré de l’évolution des ruses des escrocs. « Mais l’algorithme miracle capable de réduire à zéro les fausses annonces, cela n’existe pas », reconnaît une autre responsable de Pôle emploi.

 

Ne voulant pas rester inactif face à ce problème, l’opérateur public a lancé cette année un plan d’action et de sensibilisation auprès de ses 45 000 agents. Mais les mesures de prévention et de débusquage n’étant pas infaillibles, les demandeurs d’emploi doivent aussi apprendre à chasser les escrocs (lire ci-dessous)… Notamment en gardant toujours en tête ce principe de base : on travaille pour être payé, on ne paye pas pour travailler.

 

Repérer les fausses offres

 

Comme toujours sur Internet, la meilleure protection est l’extrême vigilance.

 

Gare aux offres trop belles

 Un emploi ne nécessitant aucune expérience, avec la promesse d’un salaire élevé, doit vous alerter. Les escrocs utilisent aussi souvent les termes « travail à domicile » dans les titres car ils savent que c’est un critère attractif.

 

Cherchez les fautes dans le SIREN ou les mots-clés de l’annonce

Pour qu’un employeur puisse contacter un demandeur d’emploi, il doit créer un compte sur le site Internet de Pôle emploi. Pour ce faire, les fraudeurs usurpent alors l’identité d’une entreprise (le numéro Siren d’identification unique) ou créent une fausse adresse Siret. Sachez qu’un Siren comprend obligatoirement neuf chiffres : les huit premiers n’ont aucune signification, excepté pour les organismes publics (communes…) dont le numéro Siren commence obligatoirement par 1 ou 2. Le neuvième chiffre est un chiffre de contrôle de validité du numéro. L’adresse Siret, elle, est composée de 14 chiffres : il s’agit du numéro Siren suivi de cinq chiffres supplémentaires.

Cherchez donc s’il y a des fautes dans les mots clés de l’offre déposée ou dans le Siren.

 

Refusez les demandes injustifiées

Tout recruteur qui vous demanderait vos données personnelles (numéro de Sécu, RIB, etc.) avant de vous avoir rencontré, doit être considéré comme suspect.

 

Signalez les offres douteuses

Si une offre vous semble bizarre, trop alléchante, alertez le site de Pôle emploi ou le médiateur de Pôle emploi à l’adresse : mediateur.national @pole-emploi.fr.

 

S.C

 

source : http://www.leparisien.fr/economie/fausses-annonces-d-emploi-mais-vraies-arnaques-12-12-2016-6444054.php

 



06/01/2017
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