Interpellée par des Gilets Jaunes Intermittent.e.s chômeurs précaires, la ministre du Travail prend la fuite

 

Des manifestants ont interpellé Muriel Pénicaud sur la réforme de l’assurance chômage.

Des manifestants ont fait irruption ce jeudi soir à la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Bobigny où venait d’arriver Muriel Pénicaud, ministre du Travail pour le lancement du dispositif « Les entreprises s’engagent ». Elle a dû se réfugier durant quelques minutes dans une petite pièce attenante à celle ou se déroulait l’événement. La plupart des manifestants sont restés à l’entrée du bâtiment mais quelques-uns ont pu rentrer. L’un d’eux se présentant comme salarié de Pôle emploi a déclaré : « en Seine-Saint-Denis, on est asphyxié, on n’a plus les moyens d’assurer nos missions. »

 

Les manifestants se présentaient comme « un rassemblant de chômeurs, de précaires, d’intermittents, tous ceux qui sont menacés par la réforme de l’assurance chômage. » Ils souhaitaient interpeller la ministre, mais sont sortis calmement du bâtiment à la demande des services de sécurité.

 

Texte lu par le CIP-IDF jeudi 14 mars 2019 à la CCI de Bobigny à un public d’entrepreneurs/ses du 93 après que la ministre du Travail Muriel Pénicaud ait pris la fuite.

 

Bonsoir Madame la ministre du Travail, bonsoir messieurs-dames chefs d’entreprises,

 

Nous sommes non-violents, nous avons simplement des choses à vous dire.

 

Après l'échec prévisible des négociations de l'assurance chômage, vous, Mme Pénicaud et le gouvernement, reprenez la main pour imposer les 3,9 milliards d'économie que vous souhaitez faire sur le dos des chômeurs.

Ces économies visent notamment celles et ceux qui sont employés à temps partiel ou de manière discontinue et dont la survie dépend dans le même temps d’une allocation.

 

Nous, intermittents, chômeurs, précaires, assistantes maternelles, intérimaires, comme beaucoup d’autres, nous voulons partager la richesse, pas la misère !

Nous refusons :

 

- Le décret de la honte du 30 décembre dernier aggravant les sanctions et les radiations des demandeurs d'emploi

- Votre lettre de cadrage qui impose 3,9 milliards d'économies sur le dos des chômeurs et des précaires

- La financiarisation de l’Unedic et la spéculation sur sa dette

- La mise sous tutelle de l’Unedic par l’État

- La suppression des cotisations qui grève le budget de notre système de protection sociale

- L’obligation pour un demandeur d’emploi d’accepter n'importe quel emploi sans tenir compte de son salaire antérieur et sans référence à sa qualification

- Le remplacement des missions du service public de l’emploi par des fonctions de police, de contrôle et de sanction. - La politique de criminalisation des chômeurs et des précaires

 

Les chômeurs ne sont pas responsables du chômage. Aujourd'hui 6 chômeurs sur 10 ne sont pas indemnisés et il y a, à minima, 20 chômeurs pour un poste vacant.

 

Nous réclamons :

 

- Que 10 chômeurs-es sur 10 soient indemnisés au minimum SMIC

- La fin des exonérations des cotisations sociales (partie mutualisée de nos salaires)

- L'arrêt des contrôles et des radiations

- Un vrai service public de l'emploi au service des chômeurs-es avec des moyens humains tournés vers le conseil

- La liberté de choisir notre avenir professionnel

 

De l’argent, il y en a :

 

ISF - 5 milliards, CICE 2019 - 40 milliards, le montant de l’évasion fiscale est estimé à plus de 80 milliards par an, les dividendes versés aux actionnaires du CAC 40 en 2018 - 57 milliards.

 

En parallèle, nous vous rappelons que la fraude à Pôle Emploi n'est que de 0,4% des inscrits.

C'est donc contre l’évasion fiscale qui ne cesse d’augmenter qu’il faut renforcer les contrôles.

Il faut mettre fin aux cadeaux fiscaux des plus riches et redistribuer la richesse pour financer entre autre, la protection sociale.

Votre nouvelle mesure d’austérité est inacceptable ! Surtout qu’en termes comptables, l’assurance chômage se porte bien comme en témoigne un budget qui serait à l’équilibre si l’État ne faisait pas payer le fonctionnement de Pôle Emploi aux salariés, sur le budget d’une assurance chômage dont on a de cesse de fabriquer le déficit et l’endettement.

 

Vos attaques vont encore plus loin que d’habitude ! Et le patronat voudrait indexer le versement des allocations sur la période d’affiliation ? Les précaires pourraient perdre jusqu’à un mois d’indemnité par an.

 

Avec la suppression de 4000 postes à Pôle Emploi d’ici 2022 sous prétexte de numérisation des services, vous aurez achevé le service public de l’emploi, alors mûr pour sa privatisation. On va voir fleurir les assurances privées complémentaires, que seuls les plus riches pourront se payer !

Nous nous battons pour que l’assurance chômage retrouve sa fonction de caisse de solidarité et que tous les chômeurs et précaires aient un droit inconditionnel à une indemnisation décente ! Nous nous battrons jusqu’à ce que vous cédiez !

 

Nous exigeons l’abrogation de votre décret et l’annulation vos mesures contre les chômeurs !

 

source 1: http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=9324

 

source 2 : http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/bobigny-la-visite-de-la-ministre-perturbee-par-des-manifestants-14-03-2019-8032074.php#xtor=AD-1481423552

 



27/03/2019
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