L'assurance-chômage prévoit de dégager près de 13 milliards d'excédents d'ici à 2024

La nouvelle prévision financière de l'Unédic dépasse de 3 milliards d'euros celle de juin dernier. Les comptes profitent de la hausse de la masse salariale, grâce à une bonne tenue de l'emploi malgré la crise, et des économies de la réforme de 2019 désormais en régime de croisière.

Par Alain Ruello

Publié le 20 oct. 2022 à 17:34Mis à jour le 20 oct. 2022 à 18:21

Guerre en Ukraine, inflation toujours très élevée et crise énergétique dont on ne perçoit pas la sortie… et pourtant, des perspectives financières encore meilleures pour l'Unédic. De manière paradoxale à première vue, les nouvelles prévisions du régime d'assurance-chômage publiées ce jeudi montrent qu'il s'attend à dégager près de 13 milliards d'euros d'excédents sur la période 2022-2024. Soit 3 milliards de mieux que ce qui était attendu en juin dernier , et une manne très bienvenue pour diminuer d'autant la dette qui a atteint un niveau record du fait de la crise du Covid.

« Le solde financier de l'Unédic est meilleur qu'en juin ce qui va permettre au régime d'accélérer son désendettement », s'est réjouie la présidente de l'Unédic, Patricia Ferrand (CFDT), en introduction de la présentation des chiffres à la presse. « En période normale ce n'est déjà pas facile d'appréhender nos prévisions. Dans ce contexte très incertain, ça l'est encore plus », a ajouté son vice-président Medef, Jean-Eudes Tesson, alors que le ministère du Travail vient d'engager une concertation pour moduler les règles d'indemnisation en fonction de l'état du marché du travail .

Cette amélioration spectaculaire en quatre mois tient beaucoup aux effets de la hausse de l'inflation depuis le dernier exercice de prévision. En plus des revalorisations automatiques du SMIC, elle pousse les salaires à la hausse et, partant, celle de la masse salariale sur laquelle sont assises les cotisations chômage, principale ressource de l'Unédic.

 

Même si la croissance s'en ressent, le régime s'attend à ce que l'emploi affilié à l'assurance-chômage reste stable l'année prochaine (-6.000), après un millésime 2022 encore très dynamique (+246.000) comme le montre le record de 2,6 millions d'embauches de plus d'un mois hors intérim sur le troisième trimestre selon l'Urssaf, et avant un net rebond en 2024 (+92.000).

« Jamais autant sur trois ans »

Si on ajoute les effets désormais à plein de la réforme de 2019 entrée en vigueur en fin d'année dernière, qui permet de diminuer les dépenses d'allocations de 2 milliards d'euros environ par an, et une augmentation légère du nombre de chômeurs indemnisés, le solde financier de l'Unédic ne peut que s'en porter mieux mécaniquement.

 

Résultat, un excédent désormais attendu à hauteur de 4,4 milliards d'euros cette année - soit 1,9 milliard de plus qu'attendu en juin - puis de 4,2 milliards en 2023 (+1,1 milliard) et de 4,2 milliards également en 2024 (identique). « Cela fait longtemps que ce n'était pas arrivé et jamais à cette hauteur sur trois années », a souligné son directeur général, Christophe Valentie.

Conséquence, la dette retomberait à 50,8 milliards à cet horizon, et même à 32,4 milliards si l'on enlève la partie exceptionnelle liée à la crise du Covid, principalement les dépenses d'activité partielle dont l'Unédic support un tiers. Soit 4,4 milliards de moins que fin 2019, avant la pandémie.

 

Source : https://www.lesechos.fr/economie-france/social/lassurance-chomage-prevoit-de-degager-pres-de-13-milliards-deuros-dexcedents-dici-a-2024-1871400

 



27/10/2022
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