Réforme de l'assurance-chômage : les économies en cours de finalisation

 

La présentation de la réforme de l'assurance-chômage que prépare le gouvernement aura lieu après le discours de politique générale d'Edouard Philippe, le 12 juin.

S'il est acquis que sera mis en place un bonus-malus sur les contrats courts, le patronat fait tout pour en limiter la portée.

 

Ce sera le premier acte social de l'acte 2 du quinquennat. La réforme de l'assurance-chômage avait été mise sur pause le temps de la campagne électorale des européennes. Le gouvernement va rouvrir le dossier dès cette semaine. Mais ce ne sera pas encore l'épilogue. Ce sera un point de méthode. Il devrait en effet y avoir d'abord des entretiens avec les organisations patronales et syndicales avant l'annonce officielle des mesures concrètes dans une quinzaine de jours, après le discours de politique générale du Premier ministre, prévu le 12 juin .

 

Pas lâché prise

 

Edouard Philippe annoncera-t-il alors l'instauration d'un système de bonus-malus pénalisant les entreprises trop friandes de contrats courts ? En tout cas, si Matignon a freiné des quatre fers, il a dû se résoudre à la mise en place d'un tel dispositif. Le patronat aussi. Mais il n'a pas pour autant lâché prise. L'objectif est désormais pour les organisations patronales de limiter au maximum son ampleur et son impact et pour cela leurs représentants n'ont pas ménagé leurs efforts, y compris pendant la trêve électorale.

 

Du côté syndical, on s'est mis en retrait ces dernières semaines. Est-ce parce que la perspective d'une taxation des contrats courts est en soi considéré comme une victoire ? Alors qu' à la fin de la négociation entre les partenaires sociaux, qui s'est soldée par un échec en février , la CFDT avait rejoint la proposition de Force ouvrière pour faire masse, aucun front syndical ne s'est dessiné depuis pour porter un projet commun face à l'exécutif bien que tous les syndicats réclament depuis longtemps un malus sur les contrats courts.

 

Sur le volet des économies à réaliser sur l'indemnisation pour rétablir les finances du régime , l'exécutif a fixé la cible dans la lettre de cadrage qu'il avait adressée aux partenaires sociaux avant leur négociation : il avait exigé d'eux 1 milliard à 1,3 milliard d'économies sur trois ans. S'accordera-t-il une souplesse ?

Le siphonnage des voix de droite réalisé par LREM lors des élections européennes joue plutôt en faveur d'un respect à la lettre du contrat.

 

Plusieurs options

 

Pour l'heure, deux pistes de travail très polémiques ont filtré. La première concerne l'indemnisation des plus hauts salaires. Plusieurs options concernant les cadres au chômage sont sur la table, dont celle d'un couplage entre dégressivité et plancher.

 

La seconde concerne les demandeurs d'emploi touchant une allocation supérieure à la moyenne de leurs salaires antérieurs . « Ce ne sera pas suffisant pour arriver au montant d'économies exigé », dit un syndicaliste qui redoute une baisse de l'indemnisation du chômage « via une réduction du salaire journalier de référence », qui sert de base de calcul à l'allocation chômage...

 



07/06/2019
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