Réforme des retraites : ce que l’entêtement d’Emmanuel Macron coûte à la France

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Entreprises aux rideaux baissés, peur de l’avenir portée au plus haut, effondrement de l’image de notre pays à l’étranger… L’économie n’est pas près de se relever de l’immense bordel créé par le Président de la République.

 

On le sait : le but de la réforme des retraites est de faire des économies. Maud Bregeon, député Renaissance des Hauts-de-Seine, l’a répété avant-hier : il y aura « 150 milliards d’euros de déficit si on ne fait rien ». Le problème, c’est que la même Maud Bregeon a voté en novembre dernier un budget de l’État en déficit de 160 milliards. Pas en dix ans, hein. Pour cette seule année ! Et je vous fiche mon billet que, au 31 décembre, on aura plutôt un trou de 170 ou 180 milliards dans la caisse publique.

Deuxième problème : la réforme des retraites prévoyait d’économiser 18 milliards de dépenses par an. 18 milliards, d’un côté, c’est deux ans du budget du ministère de la Justice, donc c’est beaucoup. Mais, d’un autre, cela ne représente que 5 % des 360 milliards d’euros versés aux retraités chaque année.

Des économies pour l’État et la Sécu, où ça ?

Surtout, les quelques reculs consentis par Élisabeth Borne à propos des carrières longues et des mères, lors du débat à l’Assemblée nationale, ont ramené les économies attendues à 10 milliards. Enfin, l’expérience des réformes passées montre que, lorsque l’on reporte l’âge légal, certes, l’emploi des plus de 55 ans augmente, comme le dit le gouvernement. Mais il n’y a pas de quoi être fier : c’est parce que les gens n’ont pas le choix !

 De plus, tout le monde ne peut pas bosser jusqu’à la nouvelle borne. De nombreux salariés se retrouvent au chômage ou au RSA, et/ou tombent malades, avant d’atteindre l’âge auquel ils peuvent liquider leur retraite. Une fois prises en compte ces nouvelles dépenses sociales, le gain net de la réforme n’est plus que de 6 ou 7 milliards, selon le député centriste de la Marne Charles de Courson – soit la moitié du gain budgétaire attendu.

Une réforme anti-entreprises

Les organisations syndicales avaient prévenu le gouvernement et ce, dès le début de la « concertation » : si le Président persistait à présenter une réforme aussi injuste, dans un pays roué de coups entre l’inflation, le Covid, et la guerre en Ukraine, la colère serait terrible. Ils ont organisé plusieurs manifestations saluées pour leur pacifisme. Il fallait les écouter. Cela ne fut pas fait.

Combien de temps durera la période trouble dans laquelle est entré notre pays ? Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’analyse des périodes passées de contestation montre qu’elles n’entraînent pas de pertes durables : les achats des consommateurs sont reportés, mais ont lieu plus tard. Mais, cette fois-ci, il est difficile d’imaginer que de réelles pertes ne vont pas avoir lieu, ne serait-ce que du côté des camarades restaurateurs dont les terrasses aux odeurs nauséabondes ne risquent pas d’être pleines à l’arrivée des beaux jours.

Le manager toxique de l’entreprise « France » contre la croissance

De plus, pardon de faire l’économiste, mais un mal profond ronge notre pays depuis des décennies : l’excès d’épargne des classes moyennes-supérieures, inquiètes pour leur avenir. En janvier et février, tandis que des familles avaient du mal à se nourrir sainement, 20 milliards d’euros ont été déposés sur le Livret A (dont la rémunération a été accrue de 2 % à 3 % le 1er février), ainsi que sur le Livret de développement durable et solidaire. Cette « collecte nette » (dépôts moins retraits) est « phénoménale », selon Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne. Elles risquent d’être encore accrue si le rendement du Livret A est porté à 4 %, le 1er août prochain, comme certains l’anticipent.

 Or cette épargne, c’est moins d’achats. Mais il y a plus grave : cet argent ne va pas vers les entreprises, l’investissement, la rénovation énergétique. Nous sommes un pays de vieux qui ont peur, où les gens qui le peuvent mettent l’argent sous le matelas ou, au mieux, dans la pierre. En alimentant sciemment la peur du lendemain, dont Emmanuel Macron croit qu’elle est stimulante – c’est la raison de la baisse des allocations-chômage, ainsi que de son refus de verser le RSA aux jeunes âgés de 18 à 25 ans qui crèvent de faim – il gonfle toujours plus l’épargne, source de stagnation future.

Les investisseurs étrangers ne vont pas « choose » la France

Enfin, et c’est le plus terrible pour le Président, les heurts actuels et à venir sont une catastrophe pour l’image de notre pays dans le monde. Déjà, l’adoption de la réforme des retraites en Une du New York Times, avec une Première ministre cernée par les pancartes des députés insoumis n’était pas du plus bel effet…

Mais que dire de l’annulation de la visite du souverain britannique, reportée «  afin de pouvoir accueillir Sa Majesté le roi Charles III dans des conditions qui correspondent à notre relation d’amitié », selon les termes du communiqué de l’Élysée ? Ou des messages postés par l’Ambassade des États-Unis prévenant les ressortissants américains de « manifestations à grande échelle » en Gaule et les appelant à « éviter les zones où la police est importante » ? Alors que les touristes revenaient enfin, misère !

 Enfin, Emmanuel Macron, les yeux et le cœur tournés vers le grand large, voulait rassurer la communauté financière mondiale avec sa réforme. Aujourd’hui, la planète finance bruisse d’une possible future baisse de la note que les agences privées de notation accordent à notre dette publique. Et il est bien évident que de nombreux projets d’investissement étrangers dans notre pays sont actuellement retardés, voire seront annulés si le bordel perdure.
 
Un grand merci au Mozart de la finance !

 

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11/04/2023
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